Benjamin Constant JOURNAUX INTIMES

lu en octobre 1978

Ces Journaux couvrent les années 1804 à 1816, il a entre 37 et 49 ans. Ce n’est pas un Journal psychologique mais un résumé de sa vie quotidienne, affective et mondaine. Résumé car tout est rédigé brièvement. C’est un avantage pour l’intérêt de la lecture mais cela vous frustre en vous laissant souvent dans l’expectative ou l’ignorance. La liaison avec Mme De Staël occupe une grande place dans la première partie. Il souhaite se séparer d’elle mais par faiblesse n’y parvient pas. Il aime Anna Lindsay, Juliette Récamier et Charlotte De Hardenberg qu’il épousera. Il témoigne tout au long de la relativité des passions. Un jour il adore Charlotte (ou Germaine ou Juliette) et le lendemain, dans un même élan de sincérité, il la méprise. Chaque homme a ses particularités et sur le plan de l’amour Benjamin n’est pas commun. Aimer chaque jour pour l’éternité… pas lui. C’est un pessimiste. Voir un misogyne: « Charlotte ressemble à toutes les femmes. J’accusais les individus, c’était l’espèce. » Fameuse phrase marquante (note de mars 2020: j’avais oublié que c’était de lui). Hors des activités amoureuses Benjamin se partage entre la vie mondaine (agréable vue de l’extérieur mais qui semble l’ennuyer), sa littérature et la politique. Il le répète souvent: il n’y a que le travail qui rende un homme satisfait: une journée sans travail est perdue. Qui ne partage cette opinion… Rien n’est clair en matière de politique puisque le Journal n’est souvent fait que de bouts de phrase ou de mots accolés. En gros il semble à la fois opportuniste: « Puisqu’on me repousse me voilà dans l’opposition, arriverai-je enfin? » et inconscient (irresponsable et jusqu’au-boutiste), ainsi au moment des 100 Jours.

Journal très intéressant, un des meilleurs que j’ai lus. qui manque de peu d’être passionnant du fait de son style abrégé qui frustre le lecteur et l’intrigue sans espoir.

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