lu en janvier 1978
Les premières pages m’ont enchanté, en particulier la lettre d’Alain-Fournier écrite depuis l’Angleterre, très descriptive, parfaite, belle, vivante.
Le suivantes sont bien moins vivantes, trop abstraites, pures réflexions, rien de la vie quotidienne: khâgne et service militaire, ils ont 19 et 20 ans en 1906. Ils notent leurs impressions de lecture. leurs favoris sont: Maeterlinck, Jammes, Lafforgue et puis Barrès, Claudel et Gide. Interrogations religieuses, le christianisme. Deviennet plus vivants ensuite.
Leur enthousiasme débordant charme, ils s’expriment avec sincérité et intelligence. Chacun sa personnalité: Rivière logique, méthodique, mûr, le « critique », Fournier pur poète mais d’une façon plaisante. C’est avec lui que je me sens le plus d’affinités: sa mélancolie, sa nostalgie, son goût pour les scènes campagnardes et leurs couleurs tendres. Une lecture qui me tranquillisait, beaux paysages frappants de réalisme. P191 (T.2) AF écrit qu’il « voulait tout écraser de luxe et d’insolence… Impertinent de richesse… » Qui n’a pas eu cette envie? Pour moi souvent. Rivière plus intéressant lorsqu’il cesse d’être « idéologue », si amusant lorsqu’il parle d’aviation, d’automobile. Comment ne pas imaginer la fascination de voir les premiers avions voler. Dans le Tome 2, ils se plongent dans des projets d’un grand sérieux: La Vérité après Nietzsche et Gide. Sincères. Intéressant comme ils pénètrent le milieu littéraire parisien, la rencontre avec Gide. L’amour de Rivière pour Isabelle fait rêver, on assiste à leur mariage, à la naissance de Jacqueline en 1911, qu’est-elle devenue?
Parfois leurs discussions abstraites, ce qui n’a pas trait à la vie même, m’ont passé au-dessus de la tête mais j’ai lu ce volume avec grand plaisir et souvent enchantement.