lu en juillet 2010
Un roman nigérian, bien proche d’une autobiographie. Une femme qui raconte sa vie à 10 ans, à 20 et à 30. La vie à Lagos comme je l’ai connue en 81-82. La misère, l’insécurité, la violence, la dictature et la difficile condition de la femme. Enitan, la narratrice, appartient à un milieu aisé, son père est avocat et elle également. Elle habite une maison convenable et mange à sa faim. Pourtant la vie est difficile. Rien de ce qu’elle raconte ne m’a surpris, c’est exactement ce que j’ai connu et entendu à l’époque. Son père soutient un journaliste opposé à la dictature militaire. Ils seront tous les deux emprisonnés. Enitan passera elle-même une nuit en prison – elle y cotoie le pire de l’horreur, le pire de ce que l’homme peut connaître- en compagnie d’une journaliste. Elle se marie, s’éloigne de son mari, accouche mais ce n’est pas ce que je retiens du livre.
Ne reste de cette lecture que la situation cauchemardesque d’un pays qui pourtant dispose de ressources pétrolières considérables. Corruption, injustice, violence, les coupures d’électricité, d’eau… Et cette nuit en prison, tous ces gens qui passent des années dans des conditions horribles. Un témoignage fort qui pose surtout la question de l’engagement (en plus de la question féminine) : doit-on essayer de survivre en fermant les yeux, doit-on lutter en prenant tous les risques ? Un bon livre, lecture facile, assez dynamique, une histoire dure mais pas un grand livre.