Albert Goldman THE LIVES OF JOHN LENNON*

lu en août 1989

Une biographie précise, détaillée à l’extrême, comme seuls les Américains en sont capables. Descriptions au quotidien, ressorts psychologiques. Époustouflant de recherche. Abandonné par ses parents Lennon a toujours eu un fond de violence, de méchanceté. Après un commencement d’études artistiques, il se révèle dans la musique et connait la gloire avec les Beatles. Il se marie avec Cynthia, à contre-coeur, ne s’occupe pas d’elle. puis il rencontre Yoko. Goldman trace un portrait de Yoko sans complaisance: égoïsme et orgueils absolus. John ne bronche pas, il ne bronchera jamais. Elle est une Mother par qui il aime à se laisser guider. Du fait de Yoko qui veut tout diriger, il brise les Beatles. Sous son impulsion ils s’installent aux USA. C’est d’abord une période de radicalisme puis le calme revient. Yoko, un temps fatiguée de John, le met dans les bras de May Pang, leur secrétaire, pendant deux ans. A son retour naissance de Sean. Yoko régit sa vie selon des lois occultes. Ses conseillers jouent au tarot ou sont des mages. John n’a plus le droit de faire de la musique. Il s’y remet en 80, il est assassiné. L’impression dominante du livre est un énorme gâchis. L’influence de Yoko certes mais aussi la drogue. Gâchis d’argent également, tous les détails de l’époque Allen Klein sont dévoilés. Déséquilibre, violence, gâchis, atmosphère extrêmement malsaine. Rien d’étonnant à la polémique qui a suivi la publication de ce livre. On est loin de l’image angélique des Beatles. Le gentil John est montré ici sous un jour terriblement humain. L’ouverture du livre sur une scène de John drogué est absolument hallucinante. Stupéfiante. Effrayante de réalisme devant ce zombie qu’est devenu John Lennon.

En dehors de l’immense bonheur de lecture je vois beaucoup de qualités dans ce livre: un souci de justice, de rétablir la vérité, l’équilibre, rien de manichéen, sauf peut-être le portrait de Yoko (mais qui sait?). Tous les personnages sont présentés de manière convaincante avec leurs bons et leurs moins bons côtés. C’est juste, réaliste. Un grand livre, d’une extrême richesse, qu’on voudrait ne jamais voir finir. Ne jamais oublier les merveilleuses chansons des Beatles. Souvent inégalables. John a toujours été mon préféré. La bio de Ray Coleman, sympathique, est tellement pâle en comparaison.

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