Depuis longtemps Guantanamera m’apparait comme une des plus belles chansons au monde. Emouvante, triste, bouleversante.
Le poème de Jose Marti qui sert de base à la chanson illustre la détresse humaine et l’espoir. Il est d’une profondeur et d’une sagesse qui donnent une valeur inestimable à la chanson. La musique dont l’origine reste incertaine est magnifique. Quelle que soit l’orchestration elle conserve son évidence et sa troublante beauté.
Longtemps ma version préférée fut celle du Bembeya Jazz National: une guitare sublime qui illustre à merveille le bonheur de l’Afrique du début des années 60, un petit joyau.
Aujourd’hui j’adore celle de Laba Sosseh dans ses Sessions Extraordinaires. Le son comme pour le Bembeya est celui d’un studio africain de cette époque-là mais tout y est. Son brut, sans fioriture, pas d’overdub ou de mulitpiste, c’est un enregistrement live en studio, une répétition. Il y a une intensité et une force dans la voix de Laba Sosseh qui me touchent. Et puis très vite il y a ces 3 notes de guitare qui accompagnent toute la chanson, sublimes. Pourquoi suis-je si sensible à cette époque de l’Afrique, pourquoi y vois-je une joie de vivre, une simplicité, une fraternité, un soleil qui brille haut et fort…
Une version qui fait partie de mes 3 favorites celle de Rochereau, La Voix D’Or, enregistrée en 1968 avec l’African Fiesta National. Mieux que beaucoup d’autre elle fait ressortir la tristesse du poème, elle est lente, elle vous berce, Rochereau y sui novo orchestra. Elle est empreinte d’une nostalgie qui me bouleverse.
Et cette belle version acoustique d’Elmer Fereira, calme, réfléchie, presque assoupie.
La version des Weavers enregistrée au Carnegie Hall à New York en 1963 est touchante, orchestrée avec délicatesse. J’aime particulièrement le passage doux lorsque Pete Seeger résume la vie de José Marti et le fameux poème qui donna vie à la chanson: « Before dying I want to share this poem of my soul… with the poor people of this earth… and share my faith... He was killed at the age of 42 in an aborted uprising… » Pete Seeger a enregistré plusieurs versions live toutes aussi intéressantes. Le message de José Marti lui tenait à coeur.
Celia Cruz et le Fania All Stars jouent devant 80.000 personnes au Congo en 1974 une version salsa roots de 7 minutes 15.
Joe Dassin a enregistré deux versions intéressantes en y mettant un sentiment non feint. Même Nana Mouskouri a produit une version délicate respectant le texte.
Toutes les versions ont leur charme mais certaines interprétations electro récentes sont sans intérêt.
En 1986 Radio Tchatch de Serge Kruger diffusait une version cubaine très lente que je n’ai jamais retrouvée. J’ai contacté Serge désormais retiré à Bordeaux qui m’a invité à venir fouiller son immense collection de vinyls, peut-être un jour. Si quelqu’un reconnait cette version qu’il me contacte.
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