relu en février 1988 (lu en 1976 et 1981)
D’abord le bonheur de replonger dans cet univers que ma mémoire disait magique. Puis un peu de déception: Proust ne serait-il qu’un écrivain comme les autres? Parfois des lenteurs: il ne laisse pas ses personnages s’exprimer suffisamment, il veut trop analyser. Trop peu de faits et gestes. Parfois il nous prend par surprise, lorsqu’il se lie avec des gens inabordables à la ligne précédente. Téléscopages: toujours le jeu avec le temps qui laisse croire à des anachronismes. Mais ne s’agit-il pas de prouver implicitement le TEMPS et la MÉMOIRE? Anticipations. Surprises de ton: la débauche qui surgit, d’un coup. Paradoxes aussi. Comment on se surprend à songer: j’ai ressenti cela si fort aussi. Oeuvre totale, quand même. Décryptage, analyse de tous les sentiments. Formation de l’individu. Chronologie volontairement imprécise: quel âge a Gilberte, Albertine, le narrateur lui-même?