lu en septembre 1984
Pendant la Bataille de Stalingrad l’auteur nous introduit dans la vie de personnages soviétiques et allemands: militaires, scientifiques, politiques. On suit ces hommes pendant des mois jusqu’à la victoire. C’est un gigantesque portrait de la Russie et du totalitarisme. On voit les gens aimer, Strum, Novikov, torturer, Krymov, craquer. Les cheminements psychologiques sont tracés avec une justesse éblouissante. Le poids de l’état (et quel état!) est peint si précisément que la seule lecture vous écrase. Jamais un livre n’a aussi précisément restitué la sensation de l’insecte broyé par la machine totalitaire. Ainsi quand Staline téléphone à un scientifique pour lui demander de renoncer à ses théories contre-révolutionnaires (cependant prouvées par l’expérience): effrayant.
Un livre immense, d’une profondeur, d’une richesse! L’homme, les hommes. En un mot: TERRIBLE! Terrifiant. L’homme en grain de sable dans la machine infernale. Passionnant, saisissant. On touche au Tragique de la vie comme peu de livres* le permettent. La lettre du camp, chapitre 17, est une des pages les plus fortes de la littérature mondiale.
2020: des humains comme nous ont vécu cela. Si seulement nous pouvions en tirer une leçon de sagesse et de compassion.
- Récits De La Kolyma, L’Archipel Du Goulag, Le Livre Noir Du Communisme