lu en juin 2007
Prêté par Gérard (Chantereau) qui est un grand admirateur. Lecture exigeante. Un journal abstrait, tout de théorie sur la littérature. Parfois allusion à un déplacement physique, à une rencontre, à une personne. Tellement théorique, tellement abstrait, janséniste, quasi masochiste. « S’anéantir. Incessamment reculer les limites de l’anéantissement. Puis demeurer dans les vastes et féconds espaces du rien. » Ces phrases illustrent le personnage. Le dépouillement, le rien, l’ultime dénuement pour moi c’est trop abstrait pour signifier quoi que ce soit. J’ai appris ensuite qu’il avait écrit cela dans un moment de grande souffrance, cela explique un peu le ton. Cette approche théorique me semble aussi souvent contradictoire. Ce qui m’intéresse c’est l’homme concrètement dans sa vie de tous les jours : ses gestes comme sa morale, comme ses réflexions mais dans le concret. Pour avoir lu deux interviews hier je vois que l’homme est plus normal que ce Journal le laisse imaginer. Je suis rassuré. En tout cas me donne envie de mieux connaître l’homme. J’admire l’exigence morale et esthétique mais elle me paraît excessive, reste à savoir si les romans sont à la hauteur des prétentions déployées ici. Ecrivain singulier, je le reconnais.