» La Scoumoune, dans ses différentes versions, me touchait profondément. C’était une mélodie chargée de nostalgie, une musique qui évoquait un vaste paysage, une course, un élan vers un infini que l’on n’atteindra jamais. On avait rêvé, on avait espéré, on avait essayé, on y avait cru et puis on savait maintenant que cela n’arriverait pas. Quelle que soit le version de cette envoutante mélodie elle contenait la résignation, l’impossibilité du bonheur, on l’apercevait au loin et malgré tous les efforts du monde on ne pouvait l’atteindre. Un bonheur frôlé, perçu, deviné mais inaccessible. D’où la nostalgie, le paradis perdu.
Je l’avais écoutée 1000 fois en ressentant chaque fois le même pincement, comme la jeunesse que l’on ne pouvait retenir, comme si le chagrin finissait toujours par l’emporter. La beauté de la tristesse, se satisfaire de sa tristesse puisqu’on n’avait que ça finalement. « *
- extrait de mon livre « La Valise » à paraître fin 2020