François Bon ROLLING STONES

lu en décembre 06  

Le démarrage m’a déplu car le style de cette théorie de la biographie m’a paru incompréhensible, ampoulé : pourquoi toutes ces inversions, pour imiter Proust ? Cela me paraissait inutile, saugrenu et puis j’ai démarré l’histoire et j’ai oublié mes préventions contre le style que l’auteur justifie par son approche très particulière, très conceptuelle de l’histoire qui se fait en se vivant. J’ai horreur du charabia et je suis fidèle à la simplicité décrite par Léautaud. A côté de ça François Bon fait des efforts remarquables pour décrire la vie quotidienne des Stones, une vie comme si on y était, à hauteur d’homme et c’est remarquable, l’argent qu’ils dépensent en voiture et en maisons… c’est passionnant et quand on aime la musique, l’époque, l’environnement c’est une lecture qui donne beaucoup de plaisir. Il écrit 1000 pages sur les 7 premières années et bâcle les 35 ans dernières en 80 pages mais pourquoi pas. Je connais mieux les Stones maintenant même si le caractère de chacun m’était connu à travers toute l’info lue ici et là, j’avais lu une bio de Jagger qui ne m’a laissé aucun souvenir. Tous ces livres que j’ai lus dans mes années d’insomnie qui ont disparu de ma tête complètement ! Bref les Stones restent les Stones : on les découvre musiciens, chacun chez soi, Jagger le grand organisateur, Richards le personnage extrême : musicien à fond et aussi tellement parti dans la drogue, Charlie, Bill plutôt témoins, Brian finalement moins créatif que je le pensais. Fascinantes vies : le groupe si important, les carrières solo qui ne donnent absolument rien, Clapton, Page, Beck qui auraient pu jouer avec eux, ceux qui participent à l’écriture des morceaux qui invariablement sont signés Jagger-Richards, Faithfull, Pallenberg, Andrew Loog Oldham, Allen Klein et Lennon, Gram Parsons, Ry Cooder. Un sacré bon bouquin. Oui je lui pardonne son style inutilement alambiqué et ses traductions parfois grossières (la plus drôle : on ne parle pas tant qu’on maugrée/grommelle qui devient : on parle comme des troufions !!!).

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