lu en juillet 1981
Fallaci raconte l’histoire d’Alekos Panagoulis, activiste grec, entre 1968 et sa mort en 1976. Ils se sont aimés entre 73 et 76. En 68, Alekos, 28 ans, fait exploser un pain de plastique sous la voiture de Papadopoulos, chef de la Junte au pouvoir, sans résultat. Il est emprisonné et torturé. Les geôliers grecs se montrent d’une cruauté inimaginable mais Alekos n’avoue rien. Il ne parle pas, au contraire il ne cesse de provoquer les autorités. Admirable héros. Il est libéré à la chute de la dictature. Fallaci le rencontre le lendemain de sa libération pour l’interviewer. Coup de foudre. Alekos continue son combat politique. Il dénonce le pouvoir, une dictature déguisée, le ministre Averof, ancien espion de la police politique, suppôt de Ghizikis. Il est assassiné en 76.
Fallaci a écrit ce livre en 1979. Elle s’adresse à lui: « Tu faisais ceci… » Alekos apparait comme un personnage sublime, faisant preuve d’un courage inouï sous la torture. On lui annonce qu’il sera fusillé, on le fait attendre plusieurs jours, ensuite on l’enferme dans une cellule minuscule, sous terre. Puis, libéré, homme intègre qui ne cherche que la vérité, il se retrouve seul, abandonné de tous. Il apparait aussi comme un homme autoritaire, parfois brutal, au comportement étrange. Mais il est impossible de ne pas l’aimer, extrême dans la fantaisie, l’idéalisme et la folie.
Un livre important, bouleversant. Déjà la torture au commencement. Ne jamais oublier qu’il y a des hommes qui endurent ça ou l’ont enduré. Magnifique leçon contre la mesquinerie dont il faudrait se souvenir à chaque instant. Ensuite la solitude de l’homme attaché à la vérité et à la liberté qui se retrouve isolé face au Pouvoir.
Souvent passionnant, parfois un peu répétitif et lent.